l'homme aux bras d'or
Pierre GAFFIÉ (2014)
ÉQUIPE TECHNIQUE :
Image : Philippe Guilbert
Son : Sophie Laloy
Montage : Isabelle Manquillet, Sophie Reine et Pierre Gaffié
SYNOPSIS
Jean-Marc Faillant, ancien professeur d'université, est devenu chef-applaudisseur, suite à une rupture amoureuse très douloureuse.
En quelques années, il a franchi tous les échelons au point de devenir le chef-applaudisseur personnel de Michel Drucker et d'être convointé par la RAI de Berlusconi.
Mais une mauvaise chute dans un match de football contre les applaudisseurs de M6 compromet sa carrière
À PROPOS
Il y a quelques années, le patron d'une célèbre chaîne de télévision avait parlé de "temps de cerveau disponible" pour justifier l'intérêt de passer des spots de pub sur son antenne. Tollé, bien sûr. Mais a t-on remarqué un phénomène bien plus grave ? La non-concurrence de la mesure d'audience. Pourquoi tous les services du monde (téléphonie, tourisme, énergie) sont soumis à concurrence, alors que les chiffres de l'audimat non. Comme si ce fameux "audimat" (qui conditionne nos vies même pour ceux qui n'ont pas la télé) était délivré par une force supérieure... On se doute que TF1 fait plus d'audience que Arte, et que Cyril Hanouna davantage qu'une émission littéraire. Mais est-on si sûr des proportions ? Et si l'écart n'était pas aussi grand ? Ne manipule t-on pas les chiffres d'audience pour nous dire que la bêtise est très populaire et que donc, pourquoi la rejeter ?
Avec "L'homme aux bras d'or", j'ai abordé ça sur un mode franchement comique mais au final aussi très cynique. L'épopée de cet ancien prof de la Sorbonne qui devient le "chauffeur de salles attitré de Michel Drucker" est un contre-ode au déclassement... Je me suis beaucoup amusé à écrire ce monologue de 10', face caméra, qui a été dit à la perfection par l'extraordinaire Luc GENTIL. J'avais repéré Luc dans "Delphine 1, Yvan 0" de Dominique FARRUGIA, anecdote qui ne manque d'ailleurs pas de piquant :) Nous avons tourné dans une maison de Courdimanche, et le comédien qui joue le médecin du héros (qui s'est fracturé le bras lors d'un match contre les applaudisseurs de M 6 !) était en fait le vétérinaire de mon chat... Pendant le tournage, je riais tellement que je devais presque me baillonner pour pouvoir continuer à poser les questions au héros. Une des répliques du film est devenue, pour certains, vraiment culte : "Le football m'a tout donné, il m'a tout repris..." . Luc GENTIL avait aussi du mal à dire la dernière phrase ("J'ai rencontré à la télévision des gens beaucoup plus profonds qu'ils n'en ont l'air") étant donné le double-sens de la dite phrase... Ce film est aussi, inconsciemment à l'époque, un hommage à une émission qui m'avait beaucoup marqué : "Merci Bernard". En vieillissant, on rejette parfois les ingrédients de notre jeunesse. Mais ils reviennent sans crier gare. La carrière du film a été étrange : beaucoup de mes amis n'aimaient pas le film. En ajoutant une voix_off (dite par Lisa OLIVIER) et avec un nouveau montage, "L'homme aux bras d'or" est devenu une "bête à festival", même si malheureusement, je n'ai pas pu le proposer aux festivals de Clermont ou de Pantin, à cause de son statut de faux téléfilm... Il a quand même été projeté au festival "Groland" de Toulouse, en première partie du long-métrage "L'air de rien" de Grégory Magne et Stéphane Viard...
A ce jour, je ne l'ai toujours pas envoyé au vrai Michel Drucker, qui est à notre héros ce que Mozart est à Salieri. J'ai hâte d'avoir sa réaction...
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